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Concert de musiques indienne et iranienne

Vendredi 18 mars 20h, au Musée Dauphinois, Grenoble

mardi 23 février 2016, par sarang

Musiques Classiques d’Iran et d’Inde

Iran et Inde



Pirouz DJOHARIAN Jina SARHANGI Doriane ABRAMO
tar, sitar chant tabla
David BRULEY
tombak


Affiche réduit

Concert en deux parties :
- indienne : sitar accompagné au tabla
- iranienne : chant accompagné au târ et au tombak

Vendredi 18 mars 2016 à 20h00
Chapelle Sainte-Marie d’en Haut
Musée Dauphinois
30 rue Maurice Gignoux, Grenoble
Places : 15 € et 10 € (étudiants, chomeurs, ...)

Renseignement et réservation :
Tél : 06 99 18 44 91
email : www.aava at free.fr
Billets en vente sur place

Pirouz DJOHARIAN

Pirouz Djoharian Pirouz Djoharian fait ses débuts en musique en Iran dans les années 70, en jouant de la batterie dans les groupes de rock lycéens. En France, parallèlement à ses études de mathématiques, il apprend la guitare classique puis rapidement, il se tourne vers le jazz et les musiques improvisées. En 1990, suite à un séjour en Inde, il étudie le setar indien et à la musique classique indienne. Plongé dans les deux vastes océans que sont le jazz et la musique indienne, son père lui offre un târ iranien en disant :"joue aussi la musique de ton pays !". Il se met alors au târ et par la suite au setâr iranien, lointain parent du setar indien.

Jina SARHANGI

Jina Sarhangi Jina Sarhangi a suivi pendant de nombreuses années un enseignement traditionnel auprès de M. Seyfizadeh et Mme Mehrali ainsi que la grande chanteuse Sima Bina. Elle a pu également bénéficier de l’enseignement d’Ostad Shajarian à l’occasion des Master Class données par ce dernier. Elle enseigne le chant depuis plusieurs années, en particulier au sein d’ateliers de chant à Lyon et à Grenoble.

Doriane ABRAMO

D’abord formée à la musique occidentale, en flûte traversière, Doriane est depuis son jeune âge fascinée par le son étonnant du tabla. Elle se rend en Inde du Nord une première fois en 2000. Lors de son second voyage, en 2003, elle rencontre à Calcutta, Pandit Subhankar Banerjee, qui deviendra son maître. Depuis, les voyages se sont succédés... Pandit Subhankar Banerjee est un des plus illustres tablistes actuels, issu de la Farukhabad Gharana, une des principales écoles de tabla du nord de l’Inde.

David BRULEY

Image David David Bruley a débuté sa formation musicale par des études de percussions classiques et contemporaines parallèlement à des études de chant et d’analyse musicale au sein de plusieurs conservatoires français. En particulier, il a suivi l’enseignement du percussionniste Laurent VIEUBLE, à l’ENM de Villeurbanne. Parallèlement à ces études de musique classique, il s’intéresse aussi aux percussions traditionnelles brésiliennes mais surtout orientales. En particulier, il a suivi l’enseignement de Madjid KHALADJ pour l’étude du tombak et du daf.

Les instruments

Sitar Sitar indien
Sitar (étymologiquement "3 fils") est un luth à long manche de la famille des tanbur-s. Il possède une caisse hémisphérique en gourde et un manche creux taillé dans le bois, muni d’une vingtaine de frettes métalliques amovibles, ajustables selon l’échelle mélodique interprétée.
Le sitar comporte 7 cordes métalliques (acier et bronze), dont trois cordes de bourdon rythmique, accordées en quinte et à l’octave. Ces cordes s’appuient sur un chevalet courbe en bois recouvert d’un morceau de corne ou d’os. Les cordes sont pincées au moyen d’un onglet métallique que l’on porte à l’index. L’instrument est généralement doté de 11 à 13 cordes sympathiques reposant sur un deuxième chevalet.
Selon la croyance commune Setar Aala, adaptation du Setar persan par Amir Khosrow cet instrument dérive du sétâr persan et a été inventé par Amir Khosrow Dehlavi, musicien légendaire du 13e siècle. Amir Khosrow modifia le setar persan en s’inspirant de l’instrument indien le "tri-tantree veena" pour ajouter des cordes supplémentaires et adopter un chevalet "courbe". Il appela son nouvel instrument seh-tar a’ala (étymologiquement "setar suprême"). Depuis le 13e siècle, le sitar a connu de nombreuses modifications, tant dans la forme que dans la taille (utilisation d’une gourde comme caisse de résonance, ajout de cordes, etc). Aujourd’hui le sitar est considéré comme l’un des symboles de la musique classique de l’Inde du Nord.
Voir aussi :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Sitar

Târ Târ iranien
(étymologiquement "fil") est un luth à long manche de la famille des robâb-s. Il possède une double caisse de résonance sculptée dans une seule pièce de bois de mûrier et recouverte d’une table en parchemin.
Le manche est recouvert de 25 ligatures en boyau, ajustables, selon l’échelle mélodique interprétée. Sur le manche sont tendues six cordes métalliques (anciennement en soie), disposées en 3 choeurs. Ces cordes sont pincées avec un petit plectre en laiton que l’on tient avec une boule de cire.
Cet instrument est présent notamment en Iran mais aussi au Caucase. On pense que sous cette forme, il apparut au courant du 18e siècle. Aujourd’hui le târ constitue l’un des plus importants instruments de la musique classique iranienne. Il est utilisé essentiellement dans la musique savante.

Tabla Tabla
Principale percussion de l’Inde du Nord, le tabla est constitué de deux fûts, l’un taillé dans le bois, constituant un tambour aigu et l’autre métallique formant le tambour grave. Les deux fûts sont recouverts de peaux de chèvre tendues par des lanières et cordelettes en cuir de chameau. Ces deux peaux comportent en leur milieu une pastille composée de poudre de fer qui confère à l’instrument un son harmonique (les sons partiels sont accordés en série presque harmonique). Cette caractéristique permet au tabla d’être accordé sur la note tonique de l’instrument mélodique.
Le tabla se joue avec les doigts, avec des mains en contact avec la peau. En déplaçant la paume sur le tabla grave, on arrive à obtenir également des glissandi caractériqtiques.
voir aussi :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Tabl%C3%A2

Tombak Tombak (ou zarb)
Principale percussion iranienne, le tombak ou le zarb est un tambour en forme de calice taillé dans un seul morceau de bois et revêtu d’une membrane en peau de chèvre. Il se joue à main nue, avec les pulpes des dix doigts des deux mains. La souplesse et la vélocité des doigts, conjuguées aux mouvements des poignets, permettent au musicien une extraordinaire étendue de timbres et de couleurs. Il est le principal instrument de percussion de la musique savante iranienne.

Iran et Inde

L’Iran et le Nord de l’Inde ont des affinités linguistiques et culturelles qui remontent à plusieurs millénaires dans l’Histoire de ces deux peuples. Ainsi le Rig Véda, le plus ancien livre sacré de l’Inde et l’Avesta le livre sacré de l’Iran antique ont une langue et un contenu très proches. La première rupture importante intervient à l’époque de Zoroastre (environ VIIIe siècle avant notre ère), où les Iraniens se mettent à vénérer les Ahuras (ou Asuras pour les Indiens), considérant les Div’s (ou Dev pour les Indiens) comme les dieux du mal. Une seconde rupture intervient suite à l’islamisation de l’Iran (VIIe siècle AD). C’est ainsi une partie des Iraniens, ne souhaitant pas se convertir à l’Islam, trouva naturellement refuge en Inde pour former la communauté des Parsis, la première communauté d’exilés iraniens. Installée dans la région de Bombay, cette communauté, aujourd’hui pleinement intégrée à la nation indienne, conserve des liens culturels étroits et privilégiés avec l’Iran. Malgré ces différentes ruptures, les relations culturelles et commerciales entre Iran et Inde ont continué à se développer de manière étroite, parfois à l’occasion des conflits et des guerres.
Sur le plan musical Bahram V (Gur) et le Roi de l'Inde Shangal, on raconte que le l’Empereur Sassanide, Bahram Gour (Ve siècle AD), remarqua que le peuple manquait de musiciens pour accompagner ses festivités. Il demanda à Shangal, Raja de l’Inde, de lui envoyer des musiciens. Shangal envoya un grand nombre de musiciens gitans (12 000 selon le Shahnameh de Ferdowsi), à la cour de Bahram et ce dernier les répandit aux différentes régions de son Empire.
Après la conquête musulmane de l’Iran, ce fut Soltan Mahmoud Ghaznavi, gouverneur turcophone de Khorassan et de l’Afghanistan (XIe siècle), qui entreprend plusieurs campagnes de conquêtes et de pillages en Inde. Il annexa le Punjab et transforma sa capitale Ghazni en un grand centre culturel accueillant de nombreux artistes et de savants, parmi lesquels le grand savant persan Abu-Reyhan Biruni, qui écrivit plusieurs livres sur la philosophie indienne, en particulier sur le Yoga. Il est l’un des précurseurs de l’indologie.
Ce fut pendant une autre dynastie turco-afghane de l’Inde, les Khiljis (13e siècle), que la musique persane marqua une grande influence sur la musique indienne. Le personnage central est Amir Khosrow Dehlavi, Mausolée d'Amir Khosrow à Delhi né en 1253 à Patyali (au sud du Punjab), d’un père, Général (ou Amir) Turco-Afghan et d’une mère indienne de Delhi. Il maîtrisait la littérature et la musique persane, ainsi que les langues urdu, arabe, turque et sanscrit. Considéré comme le Sa’adi de l’Inde, il est le plus grand poète d’expression persane de l’Inde, En musique, il est considéré comme le fondateur de la musique Hindoustanie de l’Inde du Nord, opérant une synthèse des musiques savantes persane et indienne. Sa contribution musicale comprend d’une part des innovations stylistiques, comme le Qowl (قول musique de dévotion sufie, chantés par les Qawâls), le Khayal et le Tarana. Sur le plan organologique, on lui attribue l’invention de plusieurs instruments, comme le Sitar (à partir du Sétar persan), du Tabla (طبل principal instrument de percussion de l’Inde du Nord) et du Sarod (سرود luth à cordes pincées).
Shah Tahmasb et Homayun Shah au Palais Chehl Sotoun à Ispahan Les descendants de Tamerlan fondèrent la dynastie des Moghols et régnèrent en Inde pendant les XVIe et XVIIe siècles. Le deuxième monarque de cette dynastie, Homâyun Shâh, après un long exile en Iran, aidé par les Iraniens, a réussi à reprendre son trône. De retour en Inde, il se fit accompagné par un grand nombre d’artistes iraniens (poètes, architectes, calligraphes et musiciens). Il adopta de même le persan comme langue officielle de la Cour (le persan restera la langue officielle jusqu’en 1857).
Durant cette période, aussi bien en Iran qu’en Inde, certains rois fanatiques, interdisent la musique, exécutant les musiciens et brûlant les instruments de musique (e.g. Aurangzeb en Inde et Shah Tahmasb en Iran). Ce qui entraîne un exode des musiciens entre les deux pays. Ainsi sous le règne de Shah Abbas I, il y avait une communauté de quelques milliers d’indiens, parmi lesquels de nombreux musiciens, dans la Capitale Ispahan. Sous la dynastie Qâdjar, à l’époque de Nasereddin Shâh qui avait un certain goût pour la musique, un groupe de musiciens Kashmiri officiait dans la Cour royale. Ainsi Hassan Ali Khân et son fils Ali Akbar Khan Shâhi , deux maîtres de Santur iranien, ont été formés par un maître de Santur indien, musicien de la Cour iranienne.
Dans la musique persane actuelle, on retrouve l’influence indienne dans le répertoire traditionnel (Radif) : par exemple les Gushés Ramkali (un rag du matin), Denaseri (rag Purya Danashri, un rag du soir), Râk (c’est à dire Rag) et Sarang (une famille de rags) sont certainement d’origine indienne. Inversement, dans la musique indienne, de nombreux instruments ont des noms persans, comme le Sitar, le Sarod, le Delruba, le Shahnai, etc


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